lundi 21 novembre 2011

Types de contraction musculaire - Tempo d'entraînement

Vous avez certainement déjà entendu parlé des types de contractions musculaires. On entend souvent parler de contraction musculaire positive, négative, concentrique, excentrique, isométrique etc. Mais qu'est-ce que ça veut dire? 

Chaque contraction permet de stimuler les muscles différemment et permet ainsi l'atteinte de différents objectifs lorsque la fluctuation de ces différentes contraction est intelligemment gérée. L'objectif de cet article est de vous expliquer les 3 types de contractions les plus utilisées en salle d'entraînement. En comprenant mieux les types de contractions musculaires, vous comprendrez ainsi mieux ce que votre entraîneur s'attend de vous.

Contraction concentrique (positif)

Lors d’une contraction concentrique, la longueur du muscle diminue, car la force musculaire (force interne) est plus forte que la force de résistance (force externe). Plus la charge est légère, plus le mouvement de contraction pourra être rapide. Plus la charge s’alourdie, plus le mouvement concentrique sera lent. Le plus lent est 1 RM (1 répétition avec une charge maximale). Pour développer l’hypertrophie, la meilleure méthode d’entraînement semble être en concentrique, avec un léger temps d’arrêt (1 seconde) lorsque le muscle est très court pour déchirer la strie Z au maximum. 


Contraction isométrique 

C'est lorsque la force interne est égale à la force externe, ce qui fait en sorte que l’on puisse supporter la charge, mais qu'on ne puisse pas la lever de façon à faire un mouvement concentrique. Nous sommes plus fort en isométrie qu’en concentrique, dû au réflexe myotatique. Il y a donc plus d’influx nerveux. Le réflexe myotatique est plus intense en isométrie, car il envoie le message à l’antagoniste de relâcher complètement, ce qui permet d’avoir plus de force pour le muscle sollicité. 


Contraction excentrique (négatif)

C'est lorsque la force externe est plus importante que la force interne. On parle alors entre 110% et 120% de la charge maximale. La force générée par le muscle est encore plus grande, car le réflexe myotatique est encore plus intense que lors d’une contraction isométrique. Comme la charge est plus importante, il y a un plus grand nombre de fuseaux neuromusculaires sollicités et ils le sont plus fortement. Contrairement à la contraction concentrique, lors d’une contraction excentrique, plus la charge est lourde, plus le mouvement excentrique sera rapide, car la force externe est de plus en plus grande comparé à la force interne, vice-versa. Lors d’une tension supra-maximale, les organes tendineux de Golgi situés dans les tendons détectent une trop grande charge pour le muscle et il y a donc un relâchement des muscles (inhibition).


Faire attention avec un entraînement en excentrique, car il affecte grandement le système nerveux étant donné la fréquence de décharges du réflexe myotatique. Peut prendre jusqu’à 1 mois de récupération lorsqu'on pousse vraiment la machine.

Maintenant que vous connaissez la définition de ces contractions musculaires, vous pourrez aussi comprendre la pertinence d'un tempo d'entraînement. Prenons l'exemple d'un tempo est 2-1-3 : 

Votre entraîneur s'attend à ce que vous exécutiez une :
  1. Contraction concentrique de 2 secondes
  2. Contraction isométrique de 1 seconde
  3. Contraction excentrique de 3 secondes
En d'autres mots, vous contractez le ou les muscles dans un mouvement qui prendra 2 secondes à exécuter (concentrique) pour ensuite maintenir la contraction complète pour 1 seconde (isométrique) et revenir dans un délais de 3 secondes (excentrique).

Si vous désirez comprendre comment vous amuser avec ce type de contractions musculaires, faites-moi signe.
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mardi 8 novembre 2011

La machine qui brûlait des calories, par Maxime St-Onge

Brûler des calories pourrait être plus difficile qu'on vous le présente. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai décidé de vous présenter un article très intéressant qui a été écrit par Maxime St-Onge, titulaire d’un baccalauréat en enseignement de l’activité physique (Université du Québec à Montréal, 1998, d’une maîtrise en nutrition (Université de Montréal, 2003) et titulaire d’un doctorat en science de l’activité physique (Université de Montréal, 2009).


Dr Kin


La machine qui brûlait des calories, par Maxime St-Onge
Article Original : http://www.drkin.com/2010/10/26/la-machine-qui-brulait-des-calories/

Vous êtes-vous déjà posé la question quel était l’appareil qui brûlait le plus de calories? Évidemment que oui, soyez honnêtes!

Nombreuses sont les publicités qui vous font état de la capacité de leur nouvel appareil à brûler plus de calories et donc, d’être forcément plus efficace que n’importe quel autre appareil précédant. En réalité, le nombre de calories brûlées indiquées par un appareil cardio est désormais l’argument de vente numéro un pour ce genre d’équipement. Plus l’appareil en brûle, meilleur il est. Vite, je dois m’en procurer un…
Encore une fois, je réalise que je suis complètement dans le champ! Moi qui pensais que c’était moi qui brûlais des calories et non l’appareil. Suis-je bête? Vous allez me dire que ce n’est pas l’appareil qui brûle des calories, mais plutôt la personne qui est dessus. Donc, l’appareil permet de brûler des calories. Si je comprends bien, certains appareils vont permettre de brûler plus de calories? Ah oui? Pas si sûr que ça…
En fait, l’appareil ne vous permet pas de brûler des calories, car en réalité, vous jouez ce rôle. Ce sont vos capacités qui vont vous permettre de brûler une quantité donnée de calories par entraînement et non l’appareil. En fait, votre capacité à brûler des calories sur un appareil cardio est pratiquement entièrement tributaire de votre capacité aérobie. Plus votre capacité aérobie (ou VO2max ou cardio ou souffle, etc.) est élevée, plus vous êtes en mesure de réaliser du travail. On parle ici de travail au sens physique du terme (vous savez, le cours que vous avez eu au secondaire et que vous détestiez). Plus votre moteur est gros et puissant, plus il trainera votre châssis aisément et plus ce dernier se déplace, plus vous brûlerez des calories. Bref, le nombre de calories que vous dépensez dépend de l’effort que vous faites et non de l’appareil.
Oui, mais Dr Kin, l’appareil elliptique m’indique que je brûle 2 fois plus de calories en 15 min que le tapis roulant. Et vlan dans mes dents! Comment puis-je faire le poids devant un argument béton ? Deux explications possibles :
1)      Vous travaillez plus fort sur l’appareil elliptique que sur le tapis roulant ce qui me laisse croire que vous ne travaillez pas assez fort sur ce dernier
2)      Peut-être, je dis bien peut-être que l’appareil elliptique n’indique pas la bonne valeur de calories? Nonnnnnn! Jamais les compagnies fabriquant des appareils cardio n’oseraient faire une chose pareille…
Malheureusement, comme un des arguments de vente les plus convaincants se situe au niveau des calories pouvant être brûlées, il est tentant de gonfler la note sur les valeurs indiquées sur un appareil. D’ailleurs, posez la question à un adepte inconditionnel d’appareil elliptique et il finira par vous dire qu’il apprécie grandement la quantité de calories qu’il peut brûler sans trop d’effort sur ce type d’équipement. En fait, certains de ces appareils peuvent surestimer jusqu’à 50 % les calories dépensées pour un effort donné. Ça veut dire quoi? Ça veut dire qu’en 10 minutes, vous allez « brûler » plus de calories avec le même effort que sur un autre appareil. Vous comprendrez qu’en réalité, il n’en est rien et que vous vous faites avoir bêtement par un chiffre en lequel vous croyez aveuglément. Vivement la bible du conditionnement physique…
Maintenant, passons à ceux qui vont argumenter qu’ils ont un indicateur externe des calories brûlées grâce à leur rutilant cardiofréquencemètre. Cet outil mesure en réalité les fréquences cardiaques et, à l’aide de savantes équations que les compagnies ne veulent jamais divulguer, ESTIME la dépense énergétique. Donc, à partir des fréquences cardiaques, on détermine la dépense énergétique mais on ne la mesure pas. On suppose alors que les fréquences cardiaques sont un reflet parfait de la dépense énergétique ce qui n’est pas tout à fait juste. Dans le cas de notre exemple comparant un appareil elliptique et un tapis roulant, les fréquences cardiaques sont influencées de façon différente principalement à cause du mouvement des bras. La dynamique du mouvement des membres supérieurs sur un appareil elliptique entraîne une élévation plus importante des fréquences cardiaques. Cette augmentation n’est pas associée à une dépense énergétique plus importante, mais plutôt à d’autres mécanismes de régulation. Notre cardiofréquencemètre nous donnera également une valeur de calories plus importantes alors que la réalité est différente.
Pourquoi je me permets d’affirmer tout ça avec assurance? Parce que je me suis encore une fois amusé à calculer certaines possibilités. Comme mentionné précédemment, votre capacité aérobie est le principal déterminant du nombre de calories que vous pouvez dépenser lors d’un effort cardio. Pour chaque litre d’oxygène que vous consommez, vous brûlez environ 5 kcal. Si vous avez un VO2max de 3L par min, vous pouvez, à 100 % de votre capacité aérobie, brûler environ 15 kcal par min. Un effort à 100 % de votre capacité aérobie, c’est habituellement court (quelques minutes pour les suicidaires, une trentaine de secondes à une minute pour la majorité des gens). J’ai mesuré la capacité aérobie d’une participante (2.44 L par min) et je l’ai installé sur un appareil elliptique avec un cardiofréquencemètre pendant 15 minutes. Voici les résultats :




Comme vous pouvez le constater, il existe un écart assez important entre la réalité et ce qui est affiché. Lorsque vous faites un exercice cardiovasculaire, il ne devrait pas y avoir une différence monstrueuse entre 2 appareils pour brûler une même quantité de calories en un laps de temps identique. 150 kcal en 10 minutes demeure 150 kcal en 10 minutes, la seule différence réside dans votre efficacité à réaliser la tâche. Alors, à moins d’être un morron-moteur (terme affectueux croyez-moi !) sur un appareil et une gazelle gracieuse sur un autre, il ne devrait pas y avoir une différence importante dans votre perception de votre effort et le nombre de calories dépensées.
En terminant, l’indicateur de calories n’est pas forcément une donnée inutile, mais plutôt une mesure qu’il faut utiliser avec jugement et intelligence. Tenter d’augmenter le nombre de calories dépensées, par unité de temps peu importe l’appareil, vous permettra de progressivement augmenter votre intensité de travail. Chose certaine, ce n’est pas l’appareil qui vous fait brûler des calories facilement ou difficilement, c’est vous!

Écrit par Maxime St-Onge 
http://www.drkin.com/
http://www.synemorphose.com/